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22/09/2012

Tarzanide du grenier (n° 4)

 

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Image truquée genre couverture. Combinaison d'un lettrage avec l'exemplaire spécial série de Bob et Bobette (année 1947) et racontant partiellement en BD le film Tarzan's secret treasure de la MGM.  


Son nom n'évoque rien pour vous ? Tant pis pour lui ! Et vous perdez peu à ne pas le connaître. Car ce Tarzanide ne fit que de brefs séjours dans les pages intérieures du magazine mensuel Tarou publié chez l’éditeur Artima dont le siège se trouvait à Tourcoing.

Ainsi Moha « de Coco » semble t-il n'avoir jamais possédé un journal personnel marqué de son patronyme. Pourtant, oui, il en eut tout de même un, publié en format italien, année 1950 (avec un accent circonflexe sur le "o" de son nom).

Deux dessinateurs le firent voyager en images : Niezab suivi de Gosselin. Deux braves praticiens dont la créativité se diversifia chez de nombreux éditeurs souvent en rivalité les uns avec les autres. Niezab s'attela pendant dix bonnes années à illustrer Petit Riquet Reporter. Quant à Gosselin, il est connu surtout pour deux westerns de papier : Jack Hilson d'abord. Red Canyon ensuite, ce dernier cavalier retrouvé amnésique au fond d'un ravin.

Moha commence par affronter des périls dans la légendaire cité des Atlantes … mais bien vite on le retrouve dans l'ancienne Afrique colonisée.

Comme tous les Tarzanides Moha possède une stature athlétique. Un couteau ? Pardi, oui, un couteau ! Mais avant tout un pagne à longs poils sombres, cachant l'organe central pareillement caché sur le Jésus crucifié dans vos églises. Cependant cette assez lourde fourrure sera remplacée par du tissu ou par quelque peau tannée en cuir. Pour donner un air moins barbare ? C'est probable. Pourtant un ornement traditionnellement attaché à la sauvagerie et à la piraterie reste pendu à l'oreille droite : un anneau. S'agit-il de souligner l'aspect quelque peu métissé du grand gaillard ?

Alors que Tarzan réaffirmant sa méfiance envers la civilisation, jette les revolvers dans les marécages et casse les fusils, Moha, au contraire, s’accommode fort bien d'une carabine. Tout au moins lorsqu'il est illustré par Niezab (n° 13 de Tarou, année 1955). Occasionnellement il conduit un jeep. Éventuellement il voyage accoudé au bastingage d'un paquebot baptisé Albert Ier (Tarou, n° 40). Le Congo Belge, voilà donc le territoire vaste des pérégrinations souvent poussives de ce Moha scénarisé par de Lortac.

Malgré ses fréquentations ethniques variées Moha ne pressentit pas l'approche d'une fin des colonies européennes en Afrique. Il ne prévint pas non plus des famines qui allaient décimer certaines des populations décolonisées; ni avertir du retour des guerres fratricides que la présence coloniale avait neutralisées.

Ah ! L'étourderie me fait oublier le bestiaire accompagnant Moha. Celui-ci dispose pourtant d'une belle petite amie. Mais n'en soyez pas alarmés parents attentifs à maintenir votre gamin dans une pieuse sagesse. Cette belle petite amie n'appartient pas à l'essaim des rêves dont l'érotisme « Tord sur l'oreiller les bruns adolescents » (à ce que raconte le poète attablé entre les cuisses de sa maîtresse mulâtre). Non, non ! Il s'agit d'une panthère. D'une panthère noire, bien obéissante pareillement à un bon gros chien-chien fidèle .Prénommée Baêra, la demoiselle.

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   Signé Niezab                                       Signé Gosselin

   

01/09/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 2)


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Tout au loin, un drapeau japonais s'agite, bat de l'aile. Reconnaissons l'héraldique « Soleil dormant » c.à.d. le pavillon du Japon en période de paix. Or c'est la guerre. 

L'affrontement extrême entre américains et nippons, d'où résulta la deuxième guerre mondiale qui doit peut être beaucoup plus à Hiro Hito qu'à Adolf H. 

L’emblème des fils du Levant devrait donc être celui du « soleil éclatant » ou « Soleil éveillé » lorsque ROAG, en 1943, détruit avec un lance-flammes un repère de « petits hommes jaunes » (Buck Danny. N° 487 dans Spirou).

 Couv, n° 6. Publication mensuelle. Année 1948.


Mais ROAG n'existe pas. C'est du moins ce qu'un collectionneur peut croire s'il limite ses recherches à la lecture de l'index général des officiels BDM (2001-2002) et (2009-2010). 

Voici donc un Tarzanide n'ayant laissé qu'un maigre souvenir dans la mémoire collective des vieux adultes d'aujourd'hui ! J'en lus pourtant six ou sept numéros lors des années 48 et 49 … Publiés qu'ils étaient aux Éditions Voix Françaises et scénarisés par un Cugnot soutenu par des dessins débutants signés Géo Mattéi. Plus tard, en 1984, ce même Mattéi, devenu expérimenté façonnera un autre Tarzanide : Rugha, pour l'éditeur Artima. 

Au cours d'une vingtaine d'aventures ROAG voyage d'île en île, toutes habitées de peuplades fréquemment hostiles. Le numéro 10 présente une particularité le rendant différent des précédents : l'écriture en est tapée sur machine à écrire. En bas de dernière page (la huitième) on voit une petite annonce invitant à lire Garry kid, un autre produit de l'éditeur dont l'adresse était à Nice. 

Garry Kid, cow boy auquel il arrive de piloter des avions, fut mis en images par un certain Bob Legay dont les personnages, à ses débuts, qu'ils marchent ou qu'ils combattent, ont toujours un peu l'air de danser. 

Nommer Bob Legay ici, n'est d'ailleurs pas un hasard puisque lui aussi anima un Tarzanide : Tim L'Audace né en 1947. Tarzanide qu'il reprit des frères Giordan après que ceux-ci aient délaissé leur premier héros pour se consacrer aux récits dits de science fiction. 

Sur le web, le numéro 6 de ROAG est proposé à la vente pour 28 €. Je ne vends pas mes exemplaires mais je les échange volontiers contre les mêmes numéros présentant un état neuf. Les miens ont subi l’outrage du temps et les turbulences de l'enfance.

 

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Les jambes allongées de la jolie Laura au ras du sol avec un léger cadrage par

en-dessous, suffirent à offusquer mon maussade instituteur à blouse grise.

Il me confisqua le petit journal mais – miracle ! - me le rendit à la veille des grandes vacances. 

Je savais qu'il le gardait caché sous le pupitre en bois de son bureau installé en chien de garde sur l'estrade. 

Combien de fois ai-je pensé reprendre mon bien pendant les dix minutes de récréation, quand cet instituteur s'absentait, lui aussi, hors de la classe déserté. 

 

 

25/08/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 1)

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Couv, n° 2 de Ogar

 

Un faux tarzan moins recherché que Targa et moins connu que Akim chez les collectionneurs. 

Lorsque Francis Lacassin rédige en 1963, et pour la revue Bizarre, une enquête sur l'origine et la descendance de Tarzan, il cite une toute petite quinzaine de personnages fabriqués en tant qu'avatars du fameux « Seigneur de la jungle ». Sans toutefois les qualifier de Tarzanides, ce mot n'ayant été vraiment utilisé qu'à partir de la décennie 70. 

Ogar, Tarzanide parmi les pionniers du genre, fut édité par « Le journal des Jeunes » en la ville de Lyon. Lacassin, par deux fois, donne la date 1947 pour début alors que le BDM 2001-2002 donne 1948. Le journal compte simplement huit pages mais d'un format généreux (36,5 X 25,5) où les images intérieures sont imprimées à l'aide d'une teinte bleue. Seules les couvertures exposent des couleurs différenciées. C'est elles, surtout, qui attirent les mordus de BD anciennes. Quant aux dessins ils sont signés de Mondet (Yves) lequel travaillait aussi pour un autre éditeur lyonnais : Wolff. 

Comme n'existe aucune reliure répertoriée groupant les huit numéros publiés Ogar, toute reliure éventuellement en votre possession résulterait de la fantaisie d'un amateur ou d'un petit faussaire. 

En bas de la dernière page du numéro huit, on annonce une prochaine « Formidable Aventure de Ogar » à paraître sur seize pages – promis, juré, chers petits amis lecteurs. Soixante ans après, Anne, ma sœur Anne, rien n'est venu ! 

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Je devins très tôt méfiant envers certaines éditions de journaux de BD destinés à la jeunesse. Lorsque ceux-ci promettaient, par exemple, de doubler le nombre de pages, le truc consistait parfois à diviser par deux la hauteur des pages, leur largeur devenant alors leur … hauteur. 

N'étant pas détenteur du numéro 1 de Ogar (Le trésor de Montézuma) j'accepte volontiers que vous me l'adressiez gratuitement au cas où il encombrerait votre bibliothèque. Votre générosité me permettrait, enfin ! de coller une tête sur les sept membres de ma collection encore incomplète du « Démon des Savanes ».

Voilà. C'est fini pour aujourd'hui comme on dit dans Secret Story. (Continue comme ça Nadège ! C'est toi la comédienne la mieux rusée du lot). 

Ah ! je viens de réussir à ne pas parler du défunt Jean-Luc Delarue. 

Original, non ?

Ylar

18/08/2012

Les Greniers de la BD n° 9

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Reliure amateur comprenant 8 exemplaires non numérotés, chacun de 16 pages. 

Edition La Belle Hélène, 1948.


 Au départ, un bloc de journaux mensuels et agrafés entre eux mais ayant perdu leur couverture ; et que j’achetai chez un revendeur de vieux bouquins, qui tenait boutique non loin de la Mairie de Montluçon. 

Était-ce pendant les années 1955-56 ? longtemps, longtemps après, en janvier 1990 (ce me semble !) j'ai fabriqué une couverture cartonnée qu'ensuite j'ai illustrée en m'inspirant d'un dessin de Mouminoux. Cette interprétation, je l'ai paraphée en unissant la signature de Dimitri Mouminoux avec l'un de mes anagrammes = Ryal. 

Sous cette même couverture, le fascicule intitulé « L’épreuve » est complété trompeusement par une feuille errante « Histoire de Casablanca », feuille rescapée d'un exemplaire disparu de la même collection. J'ai filouté en écrivant le mot « fin » dans la dernière image de la page 14, rien que pour donner l'illusion que ne sont pas absentes les deux pages finales d'origine par lesquelles devrait se terminer réellement « L’épreuve », épisode de Zar'o. 


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Une des planches n. et b. de Zar'o. De longues scènes de bagarre entre hommes compensent l'absence de séquences érotiques mobilisant filles et garçons. Pendant la deuxième moitié des années 40 lorsque des éditeurs français s'essayèrent à distribuer un peu de sexy dans leurs magazines destinées à la jeunesse, ils recoururent aux produits américains. Une des lois de 1949 stoppa toutes leurs tentatives jusqu'au début des années 1970. 

Les pleins et les déliés du lettrage indiquent que Mouminoux utilisait une plume métallique. Mais dans les personnages et les décors, le pinceau souple venait compléter le premier tracé des profils. 

Très doué, Mouminoux produisit énormément, y compris pour des journaux destinés aux vraies petites filles de l'ordre catholique (Âmes Vaillantes). 

Aujourd'hui, des historiens s’intéressent à son parcours politique puisqu'il écrivit sous le nom de Sajer le récit (+ ou – véridique ?) de son engagement guerrier dans la Wehrmacht. 

Il n'est pas encore interdit de lire « Le Soldat oublié », 1967,